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le poëtpoët scribouilleur barbouilleur de Trélazé

16 octobre 2013

poème édité numéro 9 (octobre 2012)

MORT SANS GLOIRE : 

Où EST DONC TA VICTOIRE ?

 

Mort sans gloire

Où est donc ta victoire?

Au fin fond d’un paysage

A disparu un visage

Mais la vieille dame

A laissé dans ce pays son âme.

Durant cette nuit longue,

Longue, longue,

La vieille est morte.

Dans sa maison, en quelque sorte.

Où est donc la vieille dame

Qui montait sur son âne, la femme?

Il fait sombre dans la cabane

De la pauvre et vieille dame.

Le froid y est entré, il n'en veut plus sortir.

La saison froide a fait périr,

La glace mit un terme au martyr.

 

Ce matin, les oiseaux si doux,

Le peuple des herbes pourtant si doux,  si doux

Commentent ce triste fait sur terre.

Ils chantent que c'est un triste fait d' hiverre

Et que le monstre à la faux longue,

La mort à la dent longue,

Aurait pu attendre le thym et les primevères…

Au fond de la cabane morte,

Non loin de la femme en sorte,

Tout près de la fenêtre glacée,

Sous un châle enlacé

Miaule un chaton vivant

Qui se plaint du froid et du vent,

De la glace et de l’alizé

Juste à côté des meubles usés.

Il a beau lancer son cri à en être sourd.

L'hiver a conclu, pour ce jour;

L’hiver a conclu, pour toujours.

 

LUGGUY GUY-JOSEPH

In « Histoires ordinaires de gens ordinaires »

[ édité dans la revue de la Plume Angevine, numéro 123 , 3°Trimestre 2012 ]

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16 octobre 2013

poème édité numéro 6 (septembre 2010)

Le balayeur tout seul... Le balayeur tout noir

 

 

Le balayeur était seul. Tout seul.

Il était noir. Tout noir.

A la lumière écarlate qui lui venait du ciel,

Il répondait: "bien sûr, je suis là,

Bien sûr je suis seul,

Bien sûr je suis un nègre,

Bien sûr, je suis heureux."

Le pauvre bougre qui attendait encore

Se leva afin de se tirer

Les bottes noires de boue et de désillusions

Qu'il traînait sur le sol avec moins de passion

Qu'hier encore quand il chantait si fort

Je t'aime, je t'adore, tu es ma seule raison

Devant un peuple blanc et rouge de colère

Devant un peuple qui tout noir et bleu de désespoir

Devant une femme forte qui riait aux éclats

Eclaboussant les autres de son rire irritant

Tout au fond de la rue, sur un trottoir tout noir,

 

Il y avait un homme, un balayeur tout noir,

Qui attendait, sans doute, sur le bord du trottoir

Tout près de son balai, une lueur d'espoir

 

 

LUGGUY Guy-Joseph

 

Extrait de « 49 Portraits imprévisibles de personnes ayant pourtant existé »

[édité par la revue de la Plume Angevine, numéro 115 , 3°trimestre 2010]

16 octobre 2013

Poème édité numéro 14 (octobre 2013)

DIVAGATIONS DE CHAIR ET DE DENTELLE

 

Bonnet de dentelle à l'ancienne, cousu main avec des boyaux de chats blancs et noirs égarés dans le noir après une course-

poursuite après la lune emportant sans autorisation le décret de la "Mi Août" qui instaurait pourtant la fête des chattes en

chaleur une fois tous les semestres pairs.

Prendre un virage à I90° et tomber ivre-mort...

Moines rouge-et-noir nageant délibérément dans l'eau pure du fleuve la Fistoule en ouvrant des yeux étonnés…..

Ecraser son mégot pas encore tout-à-fait éteint sur le béret de son meilleur ami, sans se demander où l'erreur subsiste...

Saupoudrer  ses cendres aiguisées à l'ail très fin sur les cadavres infidèles de canards laqués à l'orange et ruisselants de

sucre doré chinoisé sans préparation particulière.

…Et puis aussi…

Ils ne me voient qu'ici, alors que j'ai laissé dix-huit mille bribes de moi-même, ailleurs dans un vase sacré de mon passé de jeune-homme...

Dans le lointain qui s'approche, imperturbable, de mon pré­sent ici et maintenant :  un ourlet, finement cousu, point par point...

Y a-t-il quelqu'un ailleurs qui souligne, qui retrace les contours de ma mémoire qui se perd?

Lunettes qui s'alimentent de verre coloré par les dieux: il s'était perdu dans des réflexions sans suite...Il décida donc de s'asseoir sur le sable chaud, et d'attendre patiemment le soir, qui ne tarderait pas à venir...

 

Texte-poème de Guy  Joseph LUGGUY

alias Guy LHEUREUX

Extrait de «  Poèmes en prose écrits par une plume à côté d’une fenêtre »

[édité en revue LA PLUME ANGEVINE, numéro 127 , 3° trimestre 2013]

16 octobre 2013

poème édité numéro 13 (mars 2013)

COMMUNES  ATTENTES

 DANS UNE SALLE  D’ATTENTE

 

 

Miou-miou triste et opprimée, coincée entre deux âges, attendant que la salle d'attente se vide pour changer son Obé. Capitaine roux du moyen cours avec barbiche poivre et sel, muni d'un billet de collectivité à 49% écrasant son mégot face au quai rieur qui le harcèle de sa solitude. Casquette soyeuse et joyeuse délaissée sur une chaise vernie par la S.N.C.F.,et dont les trois étoiles attendent la quatrième pour jouer aux quatre coins sur les neurones d'un poinçonneur itinérant et besogneux.

 

Quotidien "Le matin de Paris" noirci de suie et de pinard, plié en seize dans la poche à demi trouée d'une cloche attendant le moindre coup de vent pour s'envoler vers des horizons moins nauséabonds. Hilarité massive et soudaine d'un mioche qui faisait semblant d'être sérieux debout près de sa vieille mère se pesant avec châle délavé et chatte siamoise cherchant maître plus affectueux.

 

Les salles d'attente sont pleines de ces choses merveilleuses et de ces gens bien  surprenants dont l'agrégat informe et magnifique pourrait constituer un bien agréable pot-pourri pour mélomane S.N.C.F. en mal de concert au grand'air.

 

 

Lugguy Guy Joseph

( extrait de "Portraits inimitables de personnes ayant réellement existé")

[édité dans la revue " La Plume Angevine" au mois de septembre 2013]

 

 

 

16 octobre 2013

Poème édité numéro15 (juillet 2013)

 

QUE DIT LE POETE

QUAND IL EST EN TRAIN DE PEINDRE  ?

 

 

Quand je peins ou quand j’écris pour le seul plaisir

C’est   rêve qui guide plume sur champ plein de l’écrire

C’est image qui conduit pinceau sur toile

Quand j’écoute silence caresser  nuit qui file,

L’instant est trop précieux pour penser au futile,

Car sensation n’est pas aussi exquise le soir :

Laisser flotter son être en oubliant l’avoir,

Et s’imprégner des beautés frêles en atmosphère

En goûtant quotidien de la chanson du vent,

Alizés du couchant racontent plus d’un mystère

Quand la lumière  et l’air copulent en firmament.

 

Je peins et j’écris comme un papillon de bonheur

Mon âme ne le laisse pas s’échapper de mon cœur,

Premier devoir  se poser et respirer les fleurs :

Ne te hâte pas vers un semblant de labeur,

Notre séjour ici est visite provisoire

Car aimer et sentir est un premier devoir.

Humer le silence et son humilité,

Se repaître dans le ciel en grande tranquillité

Laissez-moi créer ces horizons cousus de soie

Que mon être dans cette nature ivre de joie

Arrête quelques instants la course des images

L’envol des oiseaux et du soleil le ramage

Quand je baigne mes couleurs dans ton beau nuage..

 

Je peins et puis j’écris en plein milieu des champs

Pour écouter des vents et des herbes leurs si beaux chants

Ma brosse raconte la Loire et sa lumière éternelle

Mon crayon parle des paysages  sempiternels

Où l’esprit et l’âme aiment toujours à reposer,

Il est des tableaux de solitude remplis d’étoiles

Où les peintres aiment poser leurs toiles…

Il est des lieux précieux où  poètes pourtant

Aiment se poser en hiver quelque soit le temps

Afin de respirer en vers en attendant le printemps.

 

LUGGUY Guy-Joseph 2013

[publié dans la Revue La Plume Angevine - Numéro de Octobre 2012 ]

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